Blablacar ou une application parfaite de l'économie circulaire

Circularité, économie de la fonctionnalité, partage, économie collaborative, voilà ce qu'on aborde dans cet article. En prime, Nous l'illustrons avec l'exemple de Blablacar. Une application de covoiturage qui reprend les codes de l'économie circulaire.

Le but ici est de montrer, par le biais d'une success story et de concepts associés, qu'il est possible d'améliorer son impact environnemental et sociétal.

L'économie circulaire en quelques mots

Depuis l'omniprésence de la question environnementale dans tous les aspects de nos vies, l'économie circulaire s'est très vite imposée comme modèle et alternative crédible au modèle économique linéaire reposant sur le 'extraire - produire - consommer - jeter'. Selon l’ADEME, "l’économie circulaire peut se définir comme un système économique d’échange et de production qui, à tous les stades du cycle de vie des produits (biens et services), vise à augmenter l’efficacité de l’utilisation des ressources et à diminuer l’impact sur l’environnement tout en développant le bien-être des individus."

En d'autres termes et à l'image du schéma ci-dessous, il y a différentes manières de pratiquer l'économie circulaire qu'on résumera par la formulation de gestion sobre, raisonnée et efficace des ressources. La meilleure manière d'appliquer cette formulation pour un bien, se situe au niveau de l'utilisation et consiste à le partager avec autrui.

Le partage : première étape de la circularité

Economie circulaire
Source : Wikipédia

En bref, aller vers plus de circularité nécessite une évolution paradigmatique où le partage et la réutilisation - sous toutes ses formes - sont loi.

Sur cette lignée, on peut citer l'économie de la fonctionnalité qui envisage le bien sous le prisme de sa fonction (ou son usage). Cette manière d'appréhender le produit incite à l'utilisation partagée soit en simultané ou de manière alternée.

Sur un autre concept circulaire, l'économie collaborative englobe tout type de "partages" : partage de ressources, de déchets, de biens...

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Blablacar, succès mondial au service de l'économie circulaire et du partage

Pour comprendre l'application de ces notions, nous vous proposons de regarder l'entreprise française de covoiturage Blablacar !

La société est née d'un besoin du fondateur, Frédéric Mazzella, de se déplacer en Vendée et d'une frustration liée à des billets de train trop chers. Ceci étant, alors même que des milliers voitures vides faisaient le trajet en question. Créer une base de données recensant ces voitures vides fut donc le concept original et originel de Blablacar.

Très rapidement, les avantages du covoiturage à grande échelle se sont révélés multiples pour la société. En plus de partager des frais, il permet de réduire les émissions de GES et le trafic. Mais ce qui nous intéresse particulièrement ici, est qu'il permet d'optimiser l'utilisation des voitures dans une logique de circularité.

Si l'on précise, outre l'ancrage dans l'économie circulaire, Blablacar fait partie intégrante de l'économie de la fonctionnalité. En d'autres termes, c'est grâce à la vente de la fonction de la mobilité. Ce n'est pas tout. L'entreprise de covoiturage sert d'exemple pour l'économie collaborative. En effet, il y a ici un partage de la voiture, des frais et des émissions avec un ou plusieurs individus.

Cette démarche intellectuelle de repenser l'utilisation de nos biens sous l'égide du partage est applicable à tout type de biens. C'est une manière simple et efficace d'apporter plus de circularité à notre modèle de consommation. Et si on s'y mettait tous ?

Plus de circularité pour les petits trajets avec Blablacar Daily

Dans une perspective de pousser le concept, Blablacar a lancé Blablacar Daily. L'application propose le même service mais pour des trajets quotidiens de type domicile - travail. Cette nouvelle offre est en adéquation avec la loi LOM (Loi d'orientation des mobilités) qui ambitionne un transport quotidien moins coûteux, plus facile et plus propre.

La loi LOM
Source : Senat.fr

Des partenariats avec des entreprises et des collectivités territoriales sont notamment à l'oeuvre pour booster et inciter financièrement au covoiturage. D'autre part, Blablacar Daily propose de nouvelles fonctionnalités. On y retrouve : "la possibilité de covoiturer ponctuellement sur tous les trajets courte-distance, d'organiser ses trajets avec ses covoitureurs favoris en 2 clics" ou "localiser ses covoitureurs en direct sur la carte". Enfin, sur le long terme l'objectif est de mêler trajet longue et courte distance dans une formule 2 en 1.

Blablacar est selon nous, un exemple emblématique au succès incontestable. Un modèle qui lie économie circulaire et l'économie de la fonctionnalité.

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Les limites du partage des biens

À l'image du passage de la 4G à la 5G ou plus en arrière, du passage de la voiture tractée à la voiture thermique, le risque est une augmentation de la consommation. Comme tout procédé optimisé et efficace, il est possible qu'il soit victime de son succès et entraîne une surconsommation. Les avantages environnementaux se muent dans ce cas en désavantages et annihilent les effets positifs du gain d'efficacité. Pour Blablacar, le risque ici est qu'un prix devenu plus attractif par le partage, incite à consommer davantage de voyages longue distance. Le nombre de voitures en circulation serait alors plus important. C'est ce qu'on appelle l'effet rebond...

Sources : Blog.blablacar.fr ; ADEME

[Série: Pourquoi mener une démarche éco-responsable ?] 2/5 - Vos PARTIES PRENANTES

Préserver l’environnement, réduire les inégalités sociales … soit ! Ce sont des objectifs très nobles mais quel est leur place dans une entreprise

Vous êtes dirigeant·e et vous hésitez à y consacrer du temps et de l’argent ? 

Vous êtes salarié·e et recherchez des arguments à donner à vos managers ?

Dans cette série d'articles, nous vous exposons avec pragmatisme les bénéfices pour votre organisation en dehors de l’impact environnemental et sociétal positif généré !

Bénéfice 2 : Consolider vos relations avec vos parties prenantes

Engager une démarche de responsabilité sociétale des entreprises c’est aussi s’intéresser à l’écosystème de son entreprise, c’est-à-dire ses parties prenantes.

Les parties prenantes, qu’est-ce donc ? 

Il s’agit de toutes les personnes ou groupes de personnes avec qui vous avez des intérêts réciproques. Il peut s’agir de vos clients, fournisseurs, distributeurs mais aussi d’associations (de consommateurs par exemple ou d'ONG).

Quels intérêts pouvez-vous avoir à vous préoccuper de tous ces personnes ?

Pour les clients, nous l’avons vu dans le premier article sur la différentiation commerciale : ce sont eux qui choisissent d’acheter ou non vos produits et services. Mais les autres ?

Dans la chaîne de valeur de vos produits

Prenons l’exemple de vos fournisseurs, transformateurs ou distributeurs. Vous ou vos collègues travaillent constamment avec eux, ils font partie de la chaîne de valeur de votre produit donc ils ont potentiellement une influence sur les délais, les coûts et/ou la qualité du produit final. Agir en partenaire pour faire évoluer votre produit de manière plus éco-responsable vous assurera à la fois une vraie cohérence dans votre engagement et un gain de temps pour vos futures négociations. 

Dans la réalisation de vos services

Si vous vendez des services, vous n'êtes pas exemptés de parties prenantes. Demandez-vous de quoi avez-vous besoin pour la réalisation de ces services. Vous trouverez sûrement des fournisseurs qui vous sont utiles au quotidien. Dans ce cas, il s'agit plus de votre éco-responsabilité interne.

Recenser toutes vos charges fixes et variables sont un bon moyen d'identifier l'ensemble de vos fournisseurs.

Du côté de la société civile

D’autre part, nous avons ce que l’on appelle communément la société civile avec l’ensemble des consommateurs (clients ou non), les associations et ONG.

Saviez-vous que le taux de confiance dans les informations données par les entreprises est de 46% ? Lorsque l’information provient d’une ONG, 56% des personnes pensent que cette information est vraie. 

La création de partenariats avec une ou des ONG bien sélectionnées vous permettra de bénéficier de son capital sympathie et de sa légitimité mais aussi de leurs expertises souvent pointues dans des domaines spécialisés. 

Du côté des organisations publiques

Puis enfin n’oublions pas les organisations publiques : État, Commission Européenne et collectivités territoriales posent le cadre et les règles mais sont aussi là pour apporter leur aide et soutenir votre démarche que ce soit financièrement, par des appuis méthodologiques ou par la mise en valeur de votre initiative et son accréditation aux yeux du public.

Vous partagez sûrement des intérêts communs au niveau territorial par exemple, de plus en plus d'initiatives rassemblent organisations publiques et entreprises.

Un outil pour les rassembler tous

Réaliser une matrice de matérialité avec vos parties prenantes est le meilleur moyen d'identifier les enjeux de vos parties prenantes et de les prioriser.

En développant des actions gagnant-gagnant pour chaque partie prenante, en faisant en sorte qu’aucune ne se sente lésée c’est aussi poser les bases de la confiance et d’un engagement réciproque dans la durée.

Votre écosystème est un atout dans votre démarche d'éco-responsabilité, la collaboration est la clé pour avancer sur cette voie.

Océane PUECH, co-fondatrice GreenScale

[Série: Pourquoi mener une démarche éco-responsable ?] 1/5 - Vos CLIENTS

Préserver l’environnement, réduire les inégalités sociales … soit ! Ce sont des objectifs très nobles mais quel est leur place dans une entreprise

Vous êtes dirigeant·e et vous hésitez à y consacrer du temps et de l’argent ? 

Vous êtes salarié·e et recherchez des arguments à donner à vos managers ?

Dans cette série d'articles, nous vous exposons avec pragmatisme les bénéfices pour votre organisation en dehors de l’impact environnemental et sociétal positif généré !

Bénéfice 1 : Se différencier de ses concurrents ou s’ouvrir à un nouveau marché

Se différencier de ses concurrents, trouver de nouveaux clients ou fidéliser les actuels, voilà des quêtes perpétuelles de toutes les entreprises. Le maître-mot c’est le client

L’objectif est de comprendre ce qu’il achète, ce qu’il a acheté et surtout ce qu’il prévoit d’acheter encore pour être sûr de retrouver ses produits/services chez lui.

Pourtant, votre client ne se résume pas qu’à un comportement d’achat de biens ou de services. C’est un citoyen qui porte des valeurs. Selon une étude réalisée par Ethnicity en mai 2016, 75% des personnes affirment que « le développement durable est une nécessité ». 

Du côté du B2C

Lorsque vous vous adressez en B2C, vous avez sûrement entendu parler de consommation responsable. De quoi s’agit-il ? 

Pour 50,5% des français, consommer responsable c’est surtout consommer autrement : le consommer moins mais mieux remplace la logique du moins cher à tout prix.

Mais qu’attendent exactement ces nouveaux consommateurs ?

Et bien nous allons faire une petite différenciation dans ce groupe entre les consommateurs alternatifs et raisonnés.

Même si la délimitation n’est pas franche, les premiers sont dans une rupture forte des modes de production et de distribution conventionnels. Particulièrement engagés, ils s’appuient beaucoup sur les organisations collectives et achètent dans des circuits de distribution coopératifs, en circuit court auprès de petites marques en direct. 

Les seconds privilégient une approche de consommation renouvelée, soucieuse de considérations sociales, environnementales ou de développement local, mais sans rupture forte avec leurs modes de vie habituels. Ils recherchent des produits et services porteurs de signaux crédibles et pertinents comme les labels (AB, Max Havelaar, BCorp, …) 

Dans les deux cas, ils ont une meilleure compréhension des enjeux associés à la réalisation des produits et leurs impacts environnementaux et sociaux. Il est important d’apprendre les codes de cette nouvelle communication transparente et sans greenwashing, nous ferons un article prochainement sur le sujet.

Vous l’avez compris, la demande est déjà là et ne cesse de progresser. Par exemple, les produits bio sont les précurseurs de ce mouvement, ils sont en constante croissance depuis 2015 où ils ont eu un bond de +15% en un an.

En 2016, déjà 65% des consommateurs affirmaient être prêt à payer davantage pour un produit avec un impact positif sur l’environnement ou la société. 

Du côté du B2B

Vous vous adressez à des entreprises et organisations ? Et pourtant, ce sont des personnes que vous avez en face. Certaines d'entre elles sont elles-mêmes engagées et font partie de ces consommateurs alternatifs ou raisonnés, elles seront sensibles à une démarche d'éco-responsabilité portée par leur fournisseur. Même si elle ne concerne pas particulièrement le produit/service acheté - ce qui est le cas pour les prestations intellectuelles - le soin porté à une démarche de RSE interne appliquée à toutes vos fonctions support sera tout autant apprécié.

Quant à vos clients qui eux-mêmes vendent auprès du grand public, ils sont poussés par le marché, vous pouvez leur transférer notre article !

Alors qu’attendez-vous ?