🌿LE DOSSIER : “ L'analyse de cycle de vie “

Publié le : 12 juin 2023
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I - Qu'est-ce que l'Analyse de Cycle de Vie (ACV) ?

A- Explication et objectif du concept d'ACV

Image de Racine qui définis l'analyse du cycle de vie

On parle d'évaluation globale car l'ACV permet de rendre compte des impacts environnementaux tout au long de la vie du produit, du service ou de l'activité, en s'appuyant sur différents critères et éléments. L'ACV a donc une approche temporelle et multicritères.

L'objectif d'une ACV est d'apporter aux décideurs (publics ou privés) les éléments essentiels pour mieux connaître le produit, le service ou l'activité, de le comparer à d'autres ou encore savoir où les améliorations sont nécessaires pour éco-concevoir.

Cet outil est cadré par deux normes internationales, l'ISO 14040 et l'ISO 14044, qui sont venues définir les principes et les modalités pour la première - et les exigences de l'ACV - pour la seconde. Ces normes s'inscrivent dans le package de la norme ISO14000 sur le management environnemental.

B - L'approche temporelle : Les différentes étapes du cycle de vie

Comme son nom l'indique l'ACV vient analyser et évaluer le cycle de vie d'un produit, d'un service ou d'une activité. Il s'agit d'identifier, tout au long de la vie, tous les impacts environnementaux qui sont impliqués. De l'extraction des matières premières à l'élimination ou valorisation, l'ACV fait le tour de toutes les étapes de vie inhérente au produit, au service ou à l'activité analysé·e.

Je vous ai fait ci-dessous un petit schéma récapitulatif des étapes de vie d'un produit :

Illustration qui représente un exemple de l'analyse du cycle de vie

C- L'approche multicritère

Racine explique l'approche multicritères de l'ACV

Par exemple la fabrication d'un ordinateur a nécessairement impliqué l'exploitation de nouvelles matières premières. Ces dernières impliquant une destruction de biodiversité, une diminution des ressources naturelles et l'émission de gaz à effet de serre.

L'intérêt de l'ACV est qu'elle va venir analyser et évaluer tous les impacts aussi bien dus aux flux entrants qu'aux flux sortants. On entend par “flux” tout ce qui entre et tout ce qui sort dans le cycle de vie du produit, du service ou de l'activité.

  • On retrouve notamment en flux entrants les ressources en énergie (pétrole, gaz, etc.) ainsi que des matières nécessaires (eaux, etc.). Il s'agit de tout ce qui est nécessaire pour la vie du produit, service ou activité.
  • Les flux sortants, quant à eux peuvent être des déchets, des émissions polluantes, des rejets de liquides, etc. Il s'agit de toutes les externalités et rejets polluants qu'impliquent le produit, le service ou l'activité.

Tous ces flux sont quantifiés à chaque étape du cycle de vie afin de se rendre compte des impacts potentiels sur l'environnement. La multitude de flux et leurs interactions rendent la collecte de données souvent complexe. C'est la raison pour laquelle les ACV ont une marge d'incertitude sur la valeur réelle des impacts qui est non négligeable.

II- Quelles sont les étapes de l'ACV ?

Selon les normes ISO 14040 et ISO 140044 il existe 4 étapes de l'ACV :

  • Définition des objectifs et du champ de l'étude
  • Analyse de l'inventaire
  • Évaluation de l'impact
  • Interprétation

A- Étape n°1 : Définir les objectifs et le champ de l'étude

Racine explique que la première étape d'une ACV est de poser un cadre avec des objectifs, une cible d'étude, des moyens de communication, etc

Voici les éléments qu'il faut définir :

  • Déterminer les objectifs de l'ACV : il s'agit ici de préciser l'application qui sera faite de l'ACV : Est-ce que cette ACV entre dans une démarche d'éco-conception ? De comparaison entre deux produits ou deux services ? Ou une simple volonté de déclaration environnementale d'un produit, d'un service ou d'une activité ?
  • Déterminer la cible de l'étude : interne ou externe à l'entreprise ?
  • Préciser les moyens de communication des résultats de l'étude : résultats accessibles sur le site internet ? Via des communications sur les réseaux sociaux ? Peu de communication ?
  • Définir les personnes qui auront accès aux résultats : tout le monde peut y avoir accès, ou simplement les décideurs ? Ici ça dépendra notamment des objectifs de l'ACV.
  • Préciser les fonctions du produit, du service ou de l'activité étudié·e : À quoi cela sert ? Qu'est-ce qu'on va étudier ?
  • Déterminer l'unité fonctionnelle, c'est-à-dire l'unité de mesure, utilisée pour évaluer. Cette unité fonctionnelle permet de comparer les impacts de deux produits, services ou activités, sur une unité de mesure commune. Définir cette unité est primordial pour obtenir des résultats pertinents. Par exemple une unité fonctionnelle pour une brosse à dents pourrait être 300 lavages de dents. Pour donner un exemple d'application : Si une brosse à dents X génère 2 fois moins d'impacts sur l'environnement qu'une brosse à dents Y, mais que la brosse à dents X doit être changée tous les 150 lavages de dents, alors les deux brosses à dents auront les mêmes impacts sur l'environnement.
  • Définir les frontières du système étudié : où s'arrête l'étude ? Quels flux ne sont pas pris en compte ? Pour faire cela il est d'abord nécessaire de définir quelles étapes du cycle de vie vont être étudiées. Une fois les frontières temporelles définies, la cartographie des flux entrants et sortants doit être réalisée. Cela consiste à identifier et quantifier les différents flux de matières, d'énergie et d'émissions associés à chaque étape du cycle de vie du système étudié.
  • Prévoir les limites et obstacles de l'étude : certains obstacles et certaines limites peuvent être dès le départ connus. Il est important dans ce cas de les notifier. Par exemple pourquoi il est impossible d'étudier telle étape de vie. 
  • Arrêter les règles pour les calculs de l'étude : Il n'existe pas de système de calcul fixé. À chacun d'arrêter ses propres règles pour que cela soit le plus pertinent.

B- Étape n°2 : Collecter les informations et faire l'inventaire des flux

Racine explique la deuxième étape, c'est à dire la collecte des informations et l'inventaire des flux

En outre il s'agit de faire un inventaire des flux de matières et d'énergies, entrants et sortants.

Dans les faits il s'agit de collecter deux types de données dites primaires ou spécifiques :

  • Les facteurs d'activités qui représentent les actions effectuées par les êtres humains tout au long du cycle de vie du produit, du service ou d'une activité. En général ces facteurs sont exprimés en unités physiques ou quantités mesurables (km parcourus, quantité de carburant consommé, etc.).
  • Les facteurs d'émissions qui représentent des données ou coefficients indiquant la quantité d'émissions ou de rejets générés lors des étapes du cycle de vie d'un produit, d'un service ou d'une activité (émissions de polluants atmosphériques, émissions de polluants dans l'eau, etc…).

Ces données primaires peuvent être complétées par des données secondaires (ou génériques) issus de la bibliographie ou de calculs.

Cette étape est délicate car elle est facilement source d'erreurs ou d'oublis. Elle nécessite généralement des contrôles extérieurs.

C- Étape n°3 : Évaluer les impacts

Racine explique la troisième étape c'est l'évaluation des impacts

Pour faire cela il est primordial, en amont, de classifier et de caractériser les impacts sur l'environnement :

  • Classifier les impacts : pour cela on va par exemple faire une catégorie “Pollution de l'eau”, une “pollution de l'air”, un “changement climatique”, une “perte de biodiversité”, etc. Cela permet d'organiser les données et de faciliter l'analyse.
  • Caractériser les impacts : la caractérisation des impacts dans l'ACV consiste à évaluer les conséquences environnementales des flux identifiés en utilisant des facteurs de caractérisation. Ces facteurs permettent de convertir les données brutes en indicateurs compréhensibles et comparables, facilitant ainsi l'évaluation et la comparaison des impacts environnementaux des différentes étapes du cycle de vie du système étudié. Par exemple les distances de transport vont être caractérisées en équivalents CO2. Ce facteur permet de convertir les émissions de différents GES (comme le méthane ou le dioxyde d'azote) en une équivalence en termes d'émissions de CO2, qui est considéré comme une référence commune. Une fois que les facteurs de caractérisation sont appliqués aux flux identifiés lors de la cartographie des flux, ils permettent de quantifier les impacts environnementaux associés à chaque flux.

Dès lors que cela est fait il est temps d'évaluer. En général les quantités de chaque flux sont multipliées par des facteurs de caractérisation correspondants.

Néanmoins, il est important de noter les techniques d'évaluation sont propres à chaque étude et varient en fonction du contexte et des objectifs. Les méthodes sont d'ailleurs en constante évolution, tout comme la réalité environnementale.

D- Étape n°4 : Interpréter l'ACV

Racine explique l'étape 4 qui consiste à interpréter les résultats de l' ACV

Dans cette étape, lorsque l'on a toutes les données et tous les résultats de l'étude, on peut les présenter sous forme de tableaux, de graphiques ou de rapport. L'interprétation de ces résultats permet de comprendre les principales sources d'impacts environnementaux tout au long du cycle de vie.

C'est lors de l'interprétation que l'on peut identifier les étapes critiques dans lesquels il est nécessaire de redoubler d'efforts pour diminuer les impacts sur l'environnement. Cette interprétation permet aux décideurs de décider et d'orienter les actions d'amélioration et d'optimisation.

Il est essentiel d'ajouter que dans la majorité des cas l'interprétation est assortie d'une revue critique. Il s'agit ici de faire appel à un expert indépendant en charge du contrôle et de l'analyse des résultats. Ce dernier pourra soulever les quelques points d'incertitudes avant que tout résultat ne soit communiqué.

Pour vous aider dans votre démarche d'ACV d'un produit, GreenScale a concocté une ressource. C'est un modèle de rapport ACV d'un produit. Vous pourrez le remplir directement ou vous en inspirer pour votre rapport. Vous retrouverez cette ressource dans la suite de notre Newsletter du jour.

III- Comment se servir de l'ACV ? Quelles applications peut-on en retirer ?

Racine explique comment se servir de l'ACV ? Quelles applications peut-on en retirer ?

A- L'ACV dans la conception de produits durables

On parle depuis plusieurs années d'éco-conception des produits et des services. L'intérêt est de concevoir des produits et des services qui ont le moins d'impact sur l'environnement sur l'entièreté de son cycle de vie.

Ainsi, lorsqu'une entreprise souhaite éco-concevoir un produit ou un service elle sera amenée à faire une ACV, aussi bien en amont qu'en aval. En amont pour réduire les impacts d'un produit ou d'un service déjà existant. En aval pour évaluer si le produit ou le service en projet implique le minimum d'impacts environnementaux.

De plus, dans une optique d'amélioration continue, il sera judicieux de refaire régulièrement des ACV afin d'identifier les améliorations à faire dans le cycle de vie grâce aux avancées actuelles.

B- L'ACV comparative

Racine dit que les ACV peuvent aussi servir d'outils comparatifs

En effet, avec l'ACV on peut comparer par exemple :

  • Deux produits similaires ayant la même fonction (une brosse à dents électrique et une brosse à dents classique)
  • Deux produits différents ayant la même fonction (une trottinette et un vélo)
  • Un bien et un service “dématérialisé” (un courrier postal et e-mail)

C- L'ACV dans la communication environnementale

L'ACV est également un moyen de faire de la communication environnementale pour une entreprise. En effet, en faisant une ACV une entreprise peut présenter les résultats aux consommateurs et clients. Le but est de prouver à ces derniers la transparence de l'entreprise sur ses produits ou services.

Lorsque l'ACV est comparative elle peut permettre aux consommateurs de faire des choix éclairés sur leur consommation.

IV - Question bonus : qui peut faire une ACV ?

Il faut noter que toute organisation proposant des produits ou des services peut se lancer dans une ACV.

La personne en charge de l'ACV peut être toute personne ayant les connaissances nécessaires concernant la méthode ACV. Toutefois il est préférable d'avoir accès à des bases de données suffisantes et de savoir maîtriser et utiliser les outils et logiciels (Simapro, GaBi, etc.).

Généralement les ACV sont réalisées par des agences indépendantes expertes dans l'évaluation des impacts environnementaux et qui ont déjà l’expérience de cette méthodologie.

Racine vous propose les services GreenScale afin de faire votre ACV, pour cela vous pouvez prendre rendez-vous avec Océane

Si vous êtes intéressés cliquez sur le bouton ci-dessous :

À la revoyure, chers lecteurs et chères lectrices.

Votre Racine.

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👉🏽Le rapport d'analyse ACV✅

Dans cette ressource nous vous proposons notre rapport d'analyse ACV, vous pourrez retrouver les différentes étapes de l'analyse du cycle de vie. Ce document sera votre guide ! Vous pourrez le personnaliser et le compléter comme bon vous semble dans votre entreprise.

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